Sujet :

Malaise d'exil

arcane
   Posté le 07-02-2012 à 11:01:03   

Malaise d'exil

Deuils migrants et problèmes d'intégration

Jean-Claude Métraux
Citation :

Mardi 10 Mai 20h15 - Conférence
Les problèmes d'intégration des personnes migrantes trouvent leur origine dans un double deuil inachevé : à la fois auprès de certaines personnes migrantes, confrontées à l'échec de leur projet migratoire (survie, mieux-être économique, formation des enfants), et à la perte de sens ; mais aussi auprès de nombreux représentants de la société d'accueil (enseignants, travailleurs sociaux, soignants, etc) pour lesquels la confrontation à la différence questionne leur propre vision du monde, voire menace la survie de leur identité collective. Comment répondre à ces malaises d'exil ? Comment les prévenir ? Quelles tâches pour les migrants? Quelles tâches pour les représentants de la société d'accueil ? Le concept de reconnaissance des similitudes - et pas des seules différences - constitue-t-il une piste pour résoudre ces problèmes ? Quelle est dès lors la part des différences culturelles et sociales, de celles entre inclus et exclus ? Quel rôle un travail sur la mémoire des migrations italiennes des années Schwarzenbach peut-il jouer dans une meilleure intégration aujourd'hui ?
Pédopsychiatre, chargé de cours à l'Université de Lausanne (Institut de psychologie, Faculté des sciences sociales et politiques), Jean-Claude Métraux est également l'ancien directeur de l'association Appartenances à Lausanne (1993-2001). Auteur de Deuils collectifs et création sociale (La Dispute, 2004), il publiera en automne 2011 La migration comme métaphore, aussi aux éditions La Dispute. Il a également travaillé à l'étranger, notamment au Nicaragua (1987-1990) et en Bosnie-Herzégovine (2001-2003).


Avant cette conférence, je me suis toujours interrogé quand j’entendais ma mère expliqué « au temps de ta grand-mère quand un homme d’un village voisin était intéressé par une fille d’un autre village il atterrissait dans la fontaine ».

Je me disais « c’est quoi cette histoire.. ».
A leur époque dans les villages des paysans suisse, ils considéraient déjà comme étranger juste une personne venant du bled à coté.

D’ailleurs dans cette région de la Suisse, ils réussissent encore à notre époque à ce chamaillé entre eux pour des histoires de stand de tir, c’est la version suisse du village d’Astérix.

Au bien encore quand ma mère me raconté que les italiens étaient très mal vu à son époque, ils étaient traité de sale ritale. Même elle faisait des différences entre les italiens du nord ou du sud.

Alors que pour moi il n’y a aucune différence vu que j’ai fais tout mes écoles avec des italiens qu’il soit du sud ou du nord ou de l’est cela m’était égale.

J’avais encore l’autre version d’un italien qui était venu en Suisse lors de cette époque traumatisé par le racisme suisse et l’intiative Schwarzenbach.

Il me disait en gros « les suisses nous voyait comme des étrangers et on faisait les tâches les plus dur »..

Il y a plusieurs réactions que peut avoir un étranger arriver récemment dans un pays, récréer des îlots familier comme les premiers émigré italien qui crée des sortes de club pour se rencontrer entre eux pour parlé leur langue ou genre centre culturel selon les pays pour les africains.

Cela peut avoir un rôle de soutiens pour mieux se sentir dans le pays ou crée un malaise si il ou elle vit dans la nostalgie de son ancien pays (c'était mieux ect).

Il y a encore une autre réaction possible, c'est vouloir absolument s’intégrer et effacer pratiquement tout ces origines.

J'ai pu constaté dans certain cas même qu'il peut avoir un racisme entre personne du même pays par exemple un africain venant du Ganah ou de cote d'Ivoire. La Même chose existe en Suisse parfois entre un suisse-allemand et le suisse romand, le suisse-allemand considère toujours le suisse romand comme un flemmard, comme quoi..

Il y a aussi d'autre aspect qui peut être moins agréable que j'ai pu vivre "si je marie une suisses, je vais être mieux intégrer dans le pays." (les dragueurs étrangers dans les rue ).

En résumé, il peut avoir un complexe d'infériorité pour certain étranger venant en suisse que cela soit d'Afrique et d'Asie.

Le seul moyen qu'ils trouvent pour se sentir mieux c'est de jouer sur les apparences que soit des habits particulièrement cher, dernière technologie au lieu d'être eux-même et considérer ce qu'il possède en eux venant de leur pays est une richesse. Le but ultime sortir avec une femme blanche pour montré sa réussite au lieu de trouvé sa propre voie.

Ce genre de problématique est courant lorsqu'il est peu instruit et certain homme suisse peu instruit ont un comportement identique aussi pour l'aspect habillement et dernière technologie.

Ce que je pense c'est que nous sommes tous des étrangers quelque part si si quand y réfléchit bien, un nouvel emploi, un nouvelle environnement et des personnes qu'on ne connait pas et apprendre les code des collègue et de l’entreprise, donc tout le monde peut se sentir exiler.

Pensez de cette manière que quelque part nous sommes tous des exiler peut-être permettra de mieux gérer les vagues immigration qui vont toucher nombre de pays d'Europe.

Et surtout pensez à l'histoire avec le nombre d'invasions qu'il a peu avoir en suisse, France, il se peut que vous ayez du sang viking ou huns..ect

Le défi de notre époque c'est de pouvoir vivre en bonne harmonie avec une quantité de cultures différentes sans pour autant perdre notre identité d'une part et d'autre.. peut-être le racisme est aussi un peur de perdre ses racines, ses repères

Arcane
Abraxas
   Posté le 08-02-2012 à 12:31:36   

Salut,

Dans toute ma vie professionnelle, j’ai été un étranger, 5 ans en Allemagne, bientôt 5 en suisse, alors que je suis français. J’ai eu l’occasion de « vivre » ce phénomène étrange qu’on appelle « intégration » et qui à mon sens est une utopie, et je vais rapidement expliquer pourquoi.

Il y a un film très bien, et je crois en avoir déjà parlé, qui s’appelle « addicted to love », dans lequel Techky Kario joue le rôle d’un cuisinier français immigré aux états unis, dans une scène il explique à Sam (le héros) qu’est-ce que ça signifie que d’être un étranger pour lui :

Citation :


Sam: Anton, can I ask you something?
Anton: Sure you can.
Sam: Do you ever get homesick? I mean, do you ever want to go back to France?
Anton: You know, I was never so much French until I came here. You know Superman?
Sam: Uh-huh.
Anton: Well, that's me. I'm Superman.
[all the cooks laugh loudly and syncophantically]
Anton: And France was like Krypton. You know, on Krypton everybody was Superman. You make a nice sauce, everybody makes a nice sauce. You say hello to a woman with your French accent, everybody say hello!
[all the cooks yodel "hello" with gusto]
Anton: But here, here on Earth, this is the place where I knew I had special powers. I tell the bankers about my little village in France, and they all say, how brave and amazing you are, Anton. I could read the phone book to a woman and they become hypnotized, wet as morning daisies.


Pour moi ce fut pareil, je n’ai jamais été plus francais qu’à l’étranger, c’est comme l’explique Tcheky Kario dans ce film, le syndrome de Superman. En France on est un français comme les autres, on ne se sent même pas français en fait, on se raccroche parfois à une identité régional, mais pour moi qui suis parisien, cette identité n’existe même pas.

Quand je suis venu en Allemagne je suis soudainement devenu « français », tout le monde attendait de moi que je corresponde à des stéréotypes, fumé des gauloises, connaitre tous les vins de bordeaux, porter le béret et la baguette sous le bras et j’en passe… In fine, j’ai commencé à « devenir » français, à changer, à me reconnecter à mon patrimoine culturel que j’avais oublié ou volontairement occulter, comme dans la chanson de Try-Yann, la découverte ou l’ignorance. Pour moi ce fut le temps de la découverte.

Ensuite, on nous demande à l’étranger de nous « intégrer », mais ce n’est absolument pas possible… D’une part parce que c’est dans le regard de l’autre que nous sommes des étrangers, à travers leur stéréotype, et on en vient parfois inconsciemment à se conformer à ses derniers même si il ne représente plus une réalité culturel. Ainsi en Allemagne ou en France, un turc ou un algérien, et bien tout le monde va lui faire sentir qu’il est différent, qu’importe si ça fait déjà deux génération que sa famille est dans le pays d’accueil, on se retrouve même parfois dans des situations cocasses ou les parents ont fui des pays pour des question idéologiques et/ou religieuse, et les enfants, qui veulent se « reconnecter » à ce patrimoine culturel que leur parents ont fui, en viennent à devenir parfois de véritable intégriste, alors que c’est exactement ce que leur parents on fui… C’est un peu le syndrome superman.

Sur cette notion d’ « intégration », quand j’étais en Allemagne je me demandais ce que ça pouvez signifier, est-ce que ça veut dire que je dois aimer la choucroute, les saucisses, boire de la bière, aimer la musique populaire allemande… Franchement on ne peut pas me demander de changer à ce point, pourtant c’est ce que les allemands attendent, il faut faire un effort bien sûr, partager à minima une base culturel avec le pays d’accueil, mais ça ne veut pas dire que j’allais arrêter d’aimer le fromage qui pue simplement parce que les allemands n’aime pas ça.

C’est la même chose en France, je comprends tout à fait qu’on se dise qu’il faille que les étrangers qui vivent en France respectent les lois et la culture locale, mais quand la « loi » vient pour justement « gommer » ces différences culturel, et c’est le cas avec le foulard des femmes musulmans, indépendamment de nos critères de valeurs, moi je dis qu’on va trop loin, on ne peut pas demander ca… Je pense que c’est populiste et démago, typique de personne qui n’ont jamais vécu à l’étranger et qui vive replier sur eux-mêmes que de penser que c’est automatiquement l’ « autre » qui doit s’adapter… La vie en communauté ne devrait pas se réduire à « imposer » à l’autre sa propre différence…

Pour moi donc l’ « intégration » est un jolie mot, mais ça reste un concept utopique, inapplicable dans la réalité. Je tiens à dire que je ne pensais pas ça avant de vivre à l’étranger et que c’est vraiment cette expérience qui m’a ouvert les yeux, d’autant que pour moi c’était autrement plus facile que pour un turc (en Allemagne) même si au final je me sentais parfois plus proche de certains amis turc que de certains amis allemand, car nous étions comme des naufragés sur une iles, on était tous les deux des étrangers, et ça, ça crée des liens.

Alors je n’ai pas la solution miracle pour vivre intelligemment en communauté, mais j’ai compris une chose c’est que ça ne peut pas être à sens unique, il faut que ça vienne des deux côtés, si on ne demande qu’à l’autre de faire des efforts, sans changer sa propre façon de voir, et bien on ne s’en sortira jamais.

Le problème en suisse et un autre, parce que la suisse n’a vraiment pas suffisamment de main d’œuvre locale pour répondre au besoin des entreprises qu’elle a elle-même attiré avec des avantages fiscaux et donc il y a vraiment une immigration massive, surtout de français et d’allemand, ce qui crée forcément quelques tensions, cela dit, la suisse étant ce qu’elle est, c’est-à-dire dès le départ un pays multiculturel avec ces 4 langues nationales, l’étranger, comme le souligne arcane, c’est aussi le vaudois qui vient dans le canton de Neuchâtel (et pourtant tous les deux sont suisse francophone !), l’identité régionale étant parfois extrêmement forte (Vive le jura libre !!), moi je trouve que les suisses sont acceuillant, bien plus que les allemands ou les francais avec les étrangers….

Grüssi

Abra