Abraxas |
J’imagine que quand tu dis « j’ai lu « la baguette magique » tu parles bien évidemment de l’excellente publication de ce forum faite par votre serviteur et qui détaille avec moult précision et citations ce qu’est la baguette (si ce n’est pas encore fais alors il suffit de cliquer sur l’icône « publication » dans le message flash du forum ou d’aller là http://abrasax.yolasite.com/download.php). Je ne prétends pas détenir la vérité et quand j’ai rédigé la dite publication j’ai volontairement montré plusieurs traditions et « opinions » différentes sur la baguette magique, bien sur j’ai ma propre opinion, mais chacun doit comprendre et croire par lui-même. La magie évocatoire de Bardon n’est pas « pensé » pour quelqu’un qui débute dans le domaine de l’ésotérisme, personnellement je n’ai jamais pratiqué de magie évocatoire et c’est un domaine qui me semble à des années lumières de mes connaissances et capacités actuelles. Ce que je sais, à force de recherche et entre-autre grâce à l’excellent travail d’Evisul sur le forum consacré à l’Adonisme (voir liens en bas de page) c’est que cet ouvrage de Bardon reste partiellement « codé » et donc n’est pas utilisable « tel-quel », c’est d’ailleurs le cas de beaucoup d’ouvrages traitants du sujet. Il faut comprendre que comme ces pratiques ont de tout temps été considérées comme partiellement dangereuses, elles n’ont jamais été révélées totalement ou du moins elles sont souvent codées de manière à ce que seul ceux qui font preuve de volonté, de connaissance de sensation et de conscience concrète de leur actions soit capable de poursuivre ce chemin jusqu’au bout. Dans les grimoires anciens (et je pense ici particulièrement au différentes versions des clavicules de salomon et à l’« ars goetia », connu grâce au traduction de Mathers) l’opérateur doit souvent s’armer d’une épée et non, uniquement d’une baguette, afin de pouvoir procéder à la cérémonie de magie évocatoire. Bardon n’en fait pas mention. Où est la vérité je ne sais, par contre ce qui est sur c’est qu’il existe des différences conséquentes pour la pratique entre les différents auteurs qui traite du sujet. De même, le résultat et le but même de la magie évocatoire n’est pas compris de la même manière suivant les différents enseignements. N’ayant pas totalement la maitrise de cette notion de « but » je ne vois pour ma progression personnelle, pas d’intérêt immédiat dans ces pratiques, mais je suis sur que cela viendra en son temp. Pour revenir à ta question, je pense que tu parle de la baguette de type « tube en cuivre » dont parle Bardon et que Manoury entre-autre déconseille. Je n’en ai personnellement jamais testé (mais j’en ai vu dans le commerce), et je dois dire que je préfère ma baguette « faite maison » en bois. La symbolique du bois, renforce pour moi dans le mental les propriétés spécifiques de la baguette qui sert également de « lien » entre la sphère astrale (éthérique ou spirituelle), la sphère mentale et la sphère terrestre (qui sont les trois sphères principale d’après Bardon). La notion d’ « electromagnétisme » développé par Bardon, si elle m’a paru cohérente au début de mon chemin, me parait aujourd’hui pleine d’incohérences, en particulier parce que Bardon mélange « physique » réelle et image métaphorique ou symbolique. L’ « électromagnétisme » n’est qu’une seul et même force, dans son ouvrage d’ailleurs bardon parle bien de « fluide électromagnétique », il le nomme d’ailleurs parfois « force od » en référence à ce fluide, les enseignement de l’ésotérisme orientale lui donneront le nom de « Ki » pour le Reiki par exemple ou de « Chi » pour le Tai-Chi, il s’agit de la même chose, c’est une force « indivisible » mais qui peut servir pour « attirer » ou « repousser » pour reprendre des expressions plus « parlante » à mes yeux. Il n’y a pas dans une baguette à proprement parlé de pôle – et de pôle + qu’on devrait s’imaginer comme étant magnétique pour l’un et électrique pour l’autre. La Baguette en elle-même n’est qu’un conduit, un tube, un condensateur pour reprendre l’expression de Bardon, en ce sens elle ne fait que conduire, condensé ou dirigé l’énergie, le souffle vital, la force Od, le Ki de l’opérateur (et chacun dans son référentiel magique, comprendra et nommera cette force différemment). Elle n’est d’ailleurs pas indispensable pour cela, puisque nombre de praticien utilise leur Mains naturellement pour diriger leur énergie personnelle. Maintenant comparer cette force répulsive ou ce pole + avec l’électricité (qui a par définition 2 pôles) et cette force attractive ou ce pole – avec le magnétisme (qui a également par définition 2 pôles) me semble particulièrement confus, même d’un point de vue symbolique. La baguette a cependant « un sens » et c’est celui que tu lui donne, la mienne par exemple à un cristal de roche a son extrémité « émettrice » et un onyx a son extrémité « réceptrice », la simple couleur « noir » (qui absorbe la lumière) renforce dans mon référentiel symbolique cette correspondance, mais c’est moi qui ai choisi de faire ainsi, d’autre feront autrement. Je tiens personnellement donc toujours ma baguette par le manche en la saisissant à pleine main, au début j’avais mis une gaine de cuir, mais j’ai finalement préféré l’enlever et je suis pleinement satisfait du résultat. Ici le coté « pointé vers l’extérieur » est celui que j’ai défini, je n’ai pas de gant en soie (je ne sais pas d’ailleurs ou tu as lu cela) et je ne la tiens pas par le milieu. N’ayant pas essayé la baguette que tu décris pour les opérations que tu décris je ne peux pas me prononcer sur ces « résultats ». Par contre, dans mon cas, la baguette m’aide à « visualiser » les formes que je trace et à « focaliser » ou « diriger » ma concentration, elle agit comme une sorte d’aimant qui capte et émet, du moins c’est comme ca que je l’imagine dans mon propre référentiel. En espérant que cette réflexion ouverte, même si elle ne répond pas forcément à ta question, t’amène sur la piste et te pousse à te poser les bonnes questions, auxquels j’en suis sur tu trouveras une réponse par toi-même. Grüssi Abra |
anthony |
Abraxas |
duhndoor |
Abraxas |
duhndoor |
Abraxas |
Abraxas |
Faisant suite au post sur la baguette magique, j’ai fait quelques expériences à la maison et j’ai réussi à fabriquer un vernis „maison“ pour le bois naturel. Ce vernis peut-être utiliser pour colorer et protéger toute sorte de bois. Les ingrédients. Il vous faut pour fabriquer ce vernis les ingrédients suivant: ![]() Il vous faudra également deux petit pots, aux mieux n’ayant pas un trop gros diamètre, ces petits pots doivent avoir des bouchons, pour pouvoir fermer et agitez le mélange, évitez les bouchons en liège. Le mieux se sont certainement les tubes de médicament genre aspirine, ou encore des éprouvette de labo, mais si vous utilisez des tubes de médicament pensez à enlevez la substance anti-humidité qui se trouve dans le bouchon. Nettoyer bien votre pot avant de l’utiliser. Personnellement j’utilise des petits pots en verre qu’on trouve dans les magasins d’arts plastique, seul problème ils ont des bouchons en liège et leur diamètre est un peu trop grand… le mieux ce sont les bouteilles de pharmacien ou d’apothicaire de 50ml (cf photo) qui sont traditionnellement en verre avec un bouchon en verre… ![]() La fabrication Commencez mettre la cire d’abeille dans un petit pot, le mieux étant de découper la cire d’abeille en petite plaquette très fine, pour ce faire il suffit de chauffer un peu la cire entre ses mains et de l’aplatir le plus possible, ensuite avec les ongles ou un ciseaux bien coupant on prépare des petits morceaux (de 2 à 3mn de coté). Ensuite versez un peu d’essence de térébenthine sur la cire et laissez la cire se diluer (il vous faudra attendre 1 journée pour que la cire se dilue bien), au besoin vous pouvez utilisez un couteau ou une cuillère pour presser les petits morceau de cire contre le pot, cela les diluera plus rapidement (si vous êtes vraiment pressé), plus vos morceaux sont fins, plus ils se dilueront rapidement. Une fois le mélange prêt vous pouvez passer à l’étape suivante. [ ![]() Feuilles de cire d’abeilles, ce sont des feuiles comme celle-ci que j’utillise Préparez ensuite la résine de sang de dragon, si vous avez des gros blocs, réduisez les en poudre la plus fine possible dans un mortier. Versez la poudre obtenus dans un petit pot, et versez dessus l’essence de térébenthine mélangé à la cire d’abeille que vous avez obtenus, rajoutez suffisamment d’essence de térébenthine pour couvrir le mélange (mais pas plus). Ensuite attendez une journée ou deux que la résine se dilue bien dans l’essence, n’hésitez pas à secouez le mélange ou à le touiller avec un couteau, il faut que la résine se mélange bien à l’essence, si au début vous apercevez des blocs qui se forme au fond du pot (si vous utilisez un pot en verre) ne vous inquiétez pas il se dilueront dans l’essence avec le temps. Une fois le mélange prêt vous pouvez passer à la dernière étape. ![]() résine de sang de dragon en poudre L’essence de térébenthine à une odeur très forte, si vous rajoutez un peu d’huile de lavande (quelques gouttes suffisent) vous obtiendrez un mélange ayant une bonne odeur de lavandes (mais ne sniffez pas comme des malades c’est dangereux). Vous devez ensuite rajoutez l’alcool, personnellement je l’ai fait au feeling, et j’ai du rajoutez environs 10 cl d’alcool au mélange. Secouez, touillez si jamais un dépôt c’est formé au fond et votre vernis est enfin prêt. Vous pouvez consacré chaque ingrédient séparément (si le coeur vous en dit) ou bien le vernis obtenus, pour ça je vous renvoi au diffèrent rituel de consécration qui sont disponible sur ce forum. Comment appliquer le vernis ? Le bois doit être propre et ne pas contenir de poussière, commencez donc pas le polir un peu avec du papier de verre extra fin, pour obtenir une surface uniforme (surtout si vous utilisez du bois que vous avez trouvez par vous-même, comme par exemple un baguette magique). Frotter ensuite le bois avec un chiffon sec pour enlever toutes les poussières. Si vous voulez vernir un bois naturel achetez dans le commerce, vous n’aurez certainement pas besoin de faire ce travail préalable. Personnellement j’ai utilisez un pinceau, mais on peut aussi utiliser un „tampon“ le problème étant que le tampon nécessite d’avoir à disposition une grande quantité de vernis (hors la recette que je donne est uniquement pour une toute petite quantité de vernis). J’ai donc utilisez un pinceau et j’ai fait d’abord un test sur un encrier en bois de pin (j’ai juste fait un coin de l’encrier), il faut rajouter plusieurs couche pour obtenir une bonne couleur et une bonne protection, les couches doivent sécher relativement longtemps (compté une bonne journée de séchage) ne touchez surtout pas le vernis pour voir si ces sec au bout de quelques heures sinon vous allez faire des gros pâté avec vos doigts. Les trois premières couches doivent être très fine et très uniforme, pour les couches suivantes vous pourrez faire des couches plus grosses, mais vous devrez laisser sécher votre bois plus longtemps (compté deux jours pour chacune de dernière couches) Une dernière recommandation, ne touillez pas le mélange avec votre pinceau, et n’allez surtout pas jusqu’au fond de votre tube, sinon vous risquez d’accrochez quelques particules de saleté qui se déposeront ensuite sur votre bois, donc trempez toujours votre pinceau dans le dessus du mélange et égouttez le un peu avant de vous en servir, les couches doivent être relativement fine et uniforme, n’hésitez donc pas à bien étalez le mélange jusqu’à ce que vous ayez l’impression que plus une seul goutte de vernis ne se trouve sur le pinceau. La finition On utilise traditionnellement un bouchon en liège pour unifier et polir le vernis, le mieux pour la baguette c’est un bouchon de champagne on utilise alors le bouchon horizontalement en calant la baguette dans le creux du bouchon de champagne et en frottant (mais sans appuyer trop fort, sinon vous allez faire des pâtés…) plus le bouchon est lisse, plus le résultat sera satisfaisant… ![]() Dans la mesure du possible choisissez un bouchon sans inscription dessus Ensuite on applique une couche de cire d’abeille sur le bois, et cela pour deux raisons, la première c’est que le vernis peut être parfois « collant » au toucher, et vous laisserez alors des traces de doigt sur votre bois, et la deuxième c’est que cela permet de protéger votre vernis… Voilà, je posterais certainement des images plus tard et vous verrez que le résultat est bluffant… Toute cette recette, je l’ai faite au feeling, mais ça marche, et on obtient un joli rouge foncé. Si des personnes sur ce forum on de l’expérience avec la fabrication de vernis, ou comment l’appliquer je serais très heureux d’avoir de plus ample informations, car tout ça c’est aussi nouveau pour moi, donc c’est possible que j’ai fait des erreurs de dosage, où que cette recette puissent être améliorer. Une dernière chose, éloignez de vous toute source d’eau, l’essence de térébenthine ne réagit pas bien au contact de l’eau, donc nettoyez vous et vous instrument avec de l’alcool (pour ça de la vodka fait parfaitement l’affaire). Grüß Abra |
Trotmany |
Le terme « baguette » provient, par l’intermédiaire de l’italien médiéval bachetta, du latin baculum, « bâton ». Etymologiquement, un imbécile (im-bacillum) est un être « sans bâton », donc un faible de corps et d’esprit. On mesure ainsi la haute valeur symbolique accordée à la baguette. A en croire les anthropologues, celle-ci est liée au premier instrument à avoir été utilisé comme signe ostentatoire du pouvoir : le gourdin. Cette grosse branche conférait à son propriétaire un pouvoir considérable ; celui de se défendre, d’assommer ses ennemis et d’abattre du gibier. Lors d’une dispute, le simple fait de brandir son gourdin était un signe de puissance, mais aussi de terreur. Au point de vue métaphorique, le gourdin, le bâton, les verges dressées sont des symboles phalliques et donc de puissance et domination. Lorsque les lances et les épées remplacèrent la massue et devinrent des armes de choix, le gourdin quitta la sphère pragmatique pour entrer dans celle du symbolique. Devenant ainsi le sceptre royal ou encore le bâton héraldique, par lequel un émissaire endossait les pouvoirs du roi qu’il représentait. Enfin, entre les mains du mage, ce bâton de puissance prit la forme d’une baguette. On remarquera furtivement, que comme pour la plupart des outils et rituels magiques, la baguette singe les attributs du pouvoir féodale dans une forme de dérision. Elle place la puissance aux mains de tout homme ; mouvement si pas humanitaire, hautement contestataire et anarchique. La baguette cristallise la maîtrise des pouvoirs de la nature et des forces surnaturelles. Dérivé spécialisé de l’arbre, elle partage ses très forts investissements imaginaires : union dynamique du haut lumineux, visible, et du bas obscur, invisible. Outil de relation avec l’invisible, les forces et les mouvements cachés de la nature, la baguette tient symboliquement de l’antenne et de la prothèse. C’est à la fois un instrument de clairvoyance, utilisé aujourd’hui encore dans les mantiques, et un instrument de puissance, représenté dans les légendes, contes et mythologies. On peut donc distinguer les baguettes divinatoires, des baguettes magiques. Baguette divinatoire La baguette divinatoire est connue depuis 2000 ans av. J.-C. et décrite par Cicéron dans le De divinatione. La plus populaire des baguettes divinatoires est celle du radiesthésiste en général, et du sourcier en particulier. Il s’agit d’un rameau fourchu de coudrier, d’aulne, de hêtre ou de pommier, à l’aide duquel on découvre les métaux, les sources cachées, les trésors, les maléfices et les voleurs. On le débarrasse de son écorce et l’on tient dans chaque main l’une des ramifications de la fourche. La baguette s’inclinerait d’elle-même vers le sol pour indiquer la présence des choses convoitées. Les sourciers modernes utilisent parfois deux tiges métalliques soudées. Au 18e siècle, on faisait appel à la baguette divinatoire pour retrouver d’anciennes bornes et déterminer des droits de propriété foncière. La baguette divinatoire symbolise aussi le don oraculaire. Le premier arcane du tarot de Marseille, instrument de divination, est le Bateleur, qui tient dans la main gauche une baguette. Celle-ci représente la clairvoyance du magicien qui sait, à la différence de son public, faire la part entre les apparences visibles et la réalité cachée, entre les illusions et la vérité à découvrir. La palomancie est l’art de prédire l’avenir en utilisant de petits bâtons ou des baguettes. Elle était pratiquée dans tout l’Orient ancien, chez les Chinois, mais aussi chez les Germains. Habituellement, on écorce une baguette et on en conserve une dont on garde l’écorce, puis on s’en sert comme à pile ou face ; ou bien une baguette désignée à l’avance a un sens favorable, une autre un sens défavorable. L’antique civilisation celtique connaissait aussi la baguette comme support divinatoire : gravée de vingt-deux runes, elle était utilisée à la manière du tarot par les druides et les filid (poètes sacrés). Palomancie, rabdomancie, radiesthésie relèvent sans doute d’une origine lointaine identique : baguettes et bâtons venant de l’arbre, leur utilisation n’est-elle pas, sur le plan humain, celle du doigt de Dieu qui désigne la vérité. On en retrouve une trace dans les Nombres de la Bible. Lors de la traversée du désert, le peuple hébreu murmurait contre Moïse et indirectement contre Yahvé, en raison des privations et des souffrances que la longue marche lui imposait. Sur l’ordre de Yahvé, chaque famille patriarcale remit un rameau à Moïse ; celui-ci inscrivit le nom du chef de famille sur le rameau et il suivit les instructions de Yahvé : « Tu les déposeras ensuite dans la Tente de Réunion, devant le Témoignage où je me rencontre avec toi. L’homme dont le rameau bourgeonnera sera celui que je choisis ; ainsi je ne laisserai pas monter jusqu’à moi les murmures que les enfants d’Israël profère contre vous ». Le rameau symbolise ici un groupe et une personne, à qui il s’identifie ; si le rameau bourgeonne, c’est la famille qui est censée fleurir. D’autre part, une fois marqué par son bourgeon, il symbolise le choix de Dieu et l’autorité dont ce choix investit la famille élue. Cette autorité fait de l’élu le médiateur entre Yahvé et le peuple. On retrouve cette idée de médiation et d’harmonisation dans le mythe du dieu grec Hermès à qui Apollon offrit sa baguette d’or (bâton d’augure), instrument de protection contre tout danger, outil par lequel s’expriment les volontés de Zeus, le dieu qui dirige le monde. « […] une baguette merveilleuse d’opulence et de richesse, en or et à triple feuille : elle te protègera, dit Apollon à Hermès, contre tout danger en faisant s’accomplir les décrets favorables, paroles et actes que je déclare connaître de la bouche de Zeus. » Hymne homérique à Hermès, 5, 529-532 Institué comme son messager par Zeus, Hermès transmet aussi les messages d’Hadès, le souverain du royaume des morts. Sa baguette s’orne alors de deux serpents et reprend le motif très ancien du caducée attesté v. 2600 av. J.-C. dans le bassin égéen. Le motif du caducée, ou Kerikeion : « bâton de Mercure (Hermès) », montre que le poison de la guerre, de la confrontation agressive, peut être conjuré par des paroles bonnes et apaisantes. Les deux grandes forces antagonistes se calment alors pour retrouver un équilibre et une harmonie totale autour de l’axe du monde. C’est à cette même idée que renvoie le caducée tantrique avec l’enroulement des deux nadji autour de la sushumna de l’axe vertébral central. Baguette magique La baguette, symbole du pouvoir magique sur les forces naturelles et du pouvoir de transformation, est aussi l’apanage des druides et des filid. Il suffit au druide d’Ulster Sencha d’agiter sa baguette pour obtenir le plus complet silence de tous ceux qui l’entourent. Son matériau, bronze, argent, or, frêne ou noisetier, correspondait à différents degrés de la hiérarchie initiatique à sept degrés des filid irlandais. Le docteur ou ollamh avait droit à la baguette d’or, le file de deuxième rang ou anruth à la baguette d’argent, les cinq autres degrés à la baguette de bronze. Cette baguette métamorphosait, selon le légendaire, les hommes en cygnes ou en sangliers. Le caducée d’Hermès ajoute au pouvoir de dire le pouvoir de faire. Avec son caducée, Hermès pouvait endormir les hommes et les envoyer dans le monde des songes. S’il le posait sur les yeux d’un agonisant, il l’envoyait en douceur – selon une tradition très postérieure à Homère – dans le monde des morts. Le dieu antique de la médecine, Asclépios, qui intervenait pour guérir les malades sous forme d’oracles, avait pour attributs distinctifs une baguette et un serpent, autre forme du caducée aujourd’hui symbole professionnel des corps de santé. Dans les cultures préscientifiques comme dans les fantaisies de l’imaginaire, fonction symbolique et pouvoir magique se confondent. Homère raconte, dans l’Odyssée comment la magicienne Circé transforme les compagnons d’Ulysse en pourceaux en leur touchant l’épaule de sa baguette, Ulysse échappant au sortilège grâce à l’intervention d’Hermès. La métamorphose d’un objet en un autre est l’un des usages les plus classiques de la baguette magique, notamment dans les contes de fées. L’exemple le plus connu est celui de la baguette coiffée d’une étoile qui permet à la fée marraine de Cendrillon, dans un des Contes de Perrault, de transformer la citrouille du jardin en carrosse. Au début de l’époque moderne, en Europe, les mages considéraient la baguette comme un outil primordial pour l’exercice de leur art. Elle était utilisée par les magiciens rituels pour jeter des sorts ou pour dessiner des cercles sur le sol, afin de se protéger de l’influence maléfique des esprits ou des démons qu’ils s’apprêtaient à invoquer. Ils s’en tenaient aux instructions des grimoires pour se confectionner eux-mêmes une baguette. Selon La Clef de Salomon, l’un des livres magiques les plus célèbres du Moyen Age, la baguette idéale était faite dans une branche de noisetier, coupée d’un seul coup d’une hache toute neuve. En taillant la baguette d’inscriptions, le mage invoquait les forces qu’il désirait utiliser afin de réaliser ses désirs. « Elle doit être taillée dans un coudrier de la pousse de l’année. Il faut la couper le premier mercredi de la lune, entre 11 heures et minuit, en prononçant certaines paroles, avec un couteau neuf. On charge ensuite la baguette en écrivant Agla + sur son gros bout, On + en son centre et Tetragrammation + au petit bout. Et l’on doit dire : Conjuro te cito mihi obedire, Venies per Deum vivum, et l'on faisait une croix, - per Deum verum, - une seconde croix, - per Deum sanctum, - une troisième croix. Avec cette baguette, on peut faire mourir des humains et des bestiaux rien qu’en les touchant. » Des actes auvergnats de procès en sorcellerie (17e s.) citent l’utilisation, par un fermier jaloux, d’une baguette de coudrier fendue en deux pour provoquer l’impuissance d’un homme. Boguet rapporte, dans Discours des sorcières, que Françoise Secrétain et Thévenne Paget faisaient mourir les bestiaux en les touchant de leur baguette. Cardan cite une sorcière de Paris, qui tua un enfant en le frappant doucement sur le dos avec sa baguette magique. Source : www.encyclomancie.com Message édité le 27-09-2006 à 15:45:05 par Trotmany |