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Trotmany
Boule de cristal : Sphère parfaite en verre d’une quinzaine de centimètres de diamètre. Traditionnellement, elle repose sur un socle d’ébène, d’ivoire ou de buis parfaitement poli. Il s'agit d'un support de clairvoyance parmi d’autres, tels le pendule et les cartes.



La cristallomancie à son origine

La divination par boule de cristal semble dater seulement du 16e siècle, mais la cristallomancie est connue dès l’Antiquité, comme en témoigne Cicéron dans le De divinatione. Cette voyance consiste à scruter des surfaces lisses ou réfléchissantes jusqu’à ce que des images se forment, soit sur la surface elle-même, soit dans l’esprit de celui qui observe.

Dans l’ancienne Mésopotamie, les devins versaient de l’huile dans des bols d’eau et interprétaient ensuite les formes qui se dessinaient à la surface. Dans la Bible, le prophète Joseph transporte une timbale d’argent, dont il se sert aussi bien pour boire que pour la divination. Les Egyptiens, les Arabes, les Perses scrutaient des coupes remplies d’encre, tandis que les Grecs utilisaient des miroirs polis et du cuivre bruni. La puissance imaginaire du miroir est très forte, comme en témoigne la sixième vision de sainte Hildegarde de Bingen (12e siècle) : la sainte voit, au sommet d’une montagne blanche, un miroir extraordinairement brillant où « se manifestaient de nombreux mystères et plusieurs formes et figures », symboles des « réalités inconnues et ignorées » qui apparaîtront un jour, selon la volonté de Dieu.

Les Romains furent les premiers vrais cristallomanciens, préférant les cristaux polis de quartz ou de béryl.



Apparition de la boule de cristal

Malgré les condamnations ecclésiastiques, le Lemegeton, livre de magie du 16e siècle attribué au roi Salomon, enseigne comment demander à cinq démons d’enfermer dans une « pierre de cristal » ronde un esprit savant en tous arts et sciences, qui, si l’on regarde le cristal, montrera tout ce qu’on lui demandera. Pratique semble-t-il déjà connue des inquisiteurs du 13e siècle.

La boule de cristal la plus célèbre de la Renaissance est sans doute celle qui appartenait à John Dee. Dee avait une réelle passion pour la voyance, qu’il concevait entre autres comme un moyen d’entrer en contact avec le monde des anges et des esprits, détenteurs selon lui d’un savoir unique. Il possédait une boule de cristal « des plus brillantes, des plus pures et des plus magnifiques, de la taille d’un œuf », comme il aimait à la décrire. Malheureusement, malgré son assiduité et ses efforts continus, Dee ne vit jamais rien se dessiner dans sa boule.



Spécificités de l'outil

La boule réclame un éclairage feutré afin d’éviter les reflets parasites et de favoriser la concentration. Cette technique relève en effet de procédés sensoriels qui conduisent à une divination intuitive. Il faut regarder la boule au centre. Sont censées apparaître des formes, ondes et vagues dont les orientations et les couleurs font l’objet d’un code d’interprétation et construisent le présage sur le projet du consultant.

La faveur dont jouit en divination la boule de cristal tient à son apparence, sa matière et sa forme. La transparence stimule l’imagination, puisque toute matière dure et pesante est instinctivement attendue comme opaque. Sa matière bénéficie de toutes les rêveries sur le cristal, son pouvoir sur la lumière, les valeurs de pureté et donc de transcendance qu’il véhicule. Quant à sa forme, la sphère, cercle en trois dimensions, il symbolise la totalité temporelle, l’ensemble des potentialités d’existence et, par conséquent, de devenir.

Cependant, la boule de cristal n’est pas qu’un instrument divinatoire. Elle peut constituer en elle-même un sortilège actif qui intervient sur le destin humain lorsqu’on pense, comme c’est le cas dans bien des contes populaires, en termes d’actions et de transformations aliénantes ou libératrices. Aliénation avec Les Sept Boules de cristal d’Hergé, que l’on brise pour libérer une drogue et mettre en léthargie les archéologues profanateurs. Libération dans le conte de Grimm La Boule de cristal, où le héro doit obtenir la boule de cristal logée dans l’œuf incandescent contenu dans l’oiseau de feu, lui-même retenu dans le ventre de l’aurochs, afin de rendre à la princesse monstrueusement enlaidie par un sorcier toute sa beauté naturelle.

Cette symbolique de la transformation positive se retrouve en alchimie. L’œuf philosophique, dans lequel s’opère la transmutation de la matière vulgaire en or philosophale, était en général un ballon de cristal fermé par le « sceau d’Hermès ».
 
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