Sujet : Parabole sur le matérialisme | | Posté le 07-09-2005 à 20:26:22
| Pour ce 100ème message du forum, je vous propose une fable pleine d'intelligence sur la façon dont le culte du matérialisme a envahi et influencé nos vies. Peut-on s'en passer ? Quels sont les enjeux ? Réponse : De riches marchands embarquent à bord d'un navire avec leurs biens, leurs esclaves et leur orgueil d'hommes à l'abri de tout besoin. Les marins portent leurs malles remplies de bijoux, d'or et de riches étoffes alors qu'eux n'ont pour tout bagage qu'un méchant sac vide et une vieille couverture. Mais la mer se fait d'huile et le vent n'est pas décidé à se lever. A bord, les marchands se conduisent comme s'ils commandaient aux Dieux eux-mêmes en pestant contre les astres, en regrettant que le vent ne souffle pas avec plus de force et en humiliant les marins qui ne "connaissent rien à l'art de la navigation". Tant et si bien que les Dieux finissent par les entendre et décident de répondre à leurs voeux en envoyant une terrible tempête pour les punir. Les nuages noirs s'amassent à l'horizon et le vent s'annonce par petites rides de plus en plus rapprochées sur la surface de la mer. Les marins comprennent qu'ils vont vivre de terribles heures et se tiennent prêt à leurs postes, tandis que les riches marchands, heureux que les Dieux les aient entendus, raillent la couardise de l'équipage. Au pire de la tempête, les marins s'aperçoivent qu'ils ne pourront pas s'en tirer sains et saufs sans larguer du lest. Soucieux de sauver leur navire, ils n'hésitent pas à passer les bagages les plus lourds par-dessus bord. Mais les riches ne l'entendent pas de cette oreille et s'accrochent à leurs malles comme si c'était elles qui allaient les sauver. Ils supplient les Dieux de les épargner et pleurent comme des enfants. Le capitaine du bateau est forcé de menacer d'en jeter quelques-uns à l'eau avec leurs coffres pour qu'ils acceptent de se séparer de leur or. L'énorme poids ainsi libéré, le navire retrouve sa stabilité. La tempête se calme aussitôt et l'équipage est sauvé. Les marins sont heureux mais les riches marchands restent silencieux : avec leur richesse, c'est leur vie qu'ils croient anéantie. Qu'est-ce qui est le plus important : nos biens ou notre vie? Trop souvent, pour nos biens matériels nous mettons notre santé en péril. Nous consacrons notre vie à l'argent, et la vie nous file trop vite entre les doigts. Comment gagner notre vie... sans la perdre? A l'image de ces marchands, moins nous avons de bagages à porter, plus notre fardeau sera léger... et moins la tempête sera redoutable. (c)2004 www.club-positif.com Une petite citation pour la route : « Celui qui perd la richesse perd beaucoup. Celui qui perd un ami perd davantage. Mais celui qui perd courage perd tout. » (Cervantes) Bonne et heureuse soirée à vous toutes et tous ! Dav |
| | Posté le 08-09-2005 à 10:01:42
| un proverbe en rapport :" pour préserver ta liberté, limite tes besoins" |
| | Posté le 04-10-2005 à 14:33:38
| J'ai adoré l'histoire de Solomon Kane mais dommage que la société actuelle ne suive pas cette idée. Je constate en regardant d'un oeil extérieur qu'il y a un grand nombre de produits cosmétiques par exemple qui servent à rien. Sans parler de la mode. Et la compensation matérielle ne peut pas être un manque d'amour aussi? je sais que des fois quand on a eu une mauvaise journée on aura plus tendance a acheter un petit truc : moi c'est les pierres semi-précieuses. Il y a aussi quand on été contrarié par une mauvaise nouvelle on a tendanceàa manger. N'est ce pas le comblage du vide intérieur qu'on ressent? Amicalement, Arcane |
| | Posté le 04-10-2005 à 16:19:04
| Qu'on le veuille ou non, nous vivons dans un monde de matière. C'est le choix que nous avons fait. C'est un monde où l'esprit, totalement épanoui et libre dans un univers absolu, a beaucoup de mal à trouver sa place. On ne peut pas cracher sur la matière car la vie ne serait pas possible ici bas sans elle. En revanche il ne faut pas en devenir dépendant. De la même façon que la Peur s'oppose à l'Amour selon le plan de Dieu, la matière s'oppose à l'esprit. On parle parfois d'anti-matière. Et on en revient éternellement que pour comprendre la grandeur de l'esprit il faut nécessairement avoir expérimenté la matière. Longtemps on l'a laissé supplanter l'esprit mais arrive un moment où l'âme prend la véritable mesure de la matière et commence à s'en détacher. "Je constate en regardant d'un oeil extérieur qu'il y a un grand nombre de produits cosmétiques par exemple qui servent à rien. Sans parler de la mode." J'ai longtemps pensé comme toi mais aujourd'hui je commence à voir ça d'un tout autre oeil. En réalité rien n'est inutile. Ca t'est devenu inutile à toi parce que tu arrives au stade où tu as déjà expérimenté ces choses et tu as compris qu'elles ne répondaient pas à l'idéal élevé que tu te faisais de la vie. Mais peut-on dire qu'elles sont inutiles ? Rien de ce que crée l'homme ne l'est en fait. La création, quelle qu'elle soit, profite toujours à quelqu'un. Je vais prendre l'exemple de la mode. Il y a encore quelques années de ça, j'étais totalement dégouté de voir ces nanas anorexiques avec ces habits qui ne ressemblaient à rien se pavaner artificiellement devant un public de jet-setteurs se gaussant de plaisir. Mais si tu te places vu d'en haut, tu vois que la mode enseigne aux âmes qui ont choisi cette voie énormément de choses telle la compréhension de ce qu'est vraiment la beauté à travers ce qu'elle n'est pas, l'expérience de la célébrité pour les mannequins, de la création pour les couturiers (des âmes probablement très élevées en fait)... en allant encore plus loin prenons les manteaux de fourrure du milieu de la mode qui défrayent la chronique : des animaux sont morts pour ça qui permettent à des milliers d'âmes de se révulser et d'expérimenter la pitié et la colère, l'amour des animaux (donc l'amour inconditionnel)... Tu peux aller très loin comme ça étant donné le nombre d'âmes impliquées dans ce milieu sans compter celles satellisant plus ou moins directement autour... Public, lecteurs de magazines, ... toi et moi finalement chez qui ça évoque quelque chose ! Je suis sûr que tu ne regarderas plus la mode de la même façon et que tu t'émerveilleras plutôt devant les mille et une forme qu'a su créé l'âme à travers l'esprit pour se connaître. "Et la compensation matérielle ne peut pas être un manque d'amour aussi?" C'est une réflexion intéressante. Et je pense que tu es dans le vrai. Même si ce n'est pas de l'amour à proprement parler. C'est incroyable de constater parfois à quel point les personnes sont attachées à des "objets". Au point que c'est une véritable crise lorsqu'il faut se débarrasser de certains d'entre eux. La valeur affective associée à l'objet dépasse l'entendement et est une preuve supplémentaire pour démontrer l'enracinement de l'homme dans la matière qu'il a créée. J'ai plein d'exemples : des gens qui donnent un nom et parlent à leur voiture, des adolescents qui seraient prêts à tuer leurs parents s'ils touchent à leurs disques, le refus de certaines personnes de se débarrasser de certains objets dont ils ne se servent plus simplement parce que à l'époque "ils les ont payés chers"... Excellent ! Ainsi souvent on voit que plus qu'à une valeur affective c'est à une valeur financière qu'est associée l'objet. Et là c'est encore pire car c'est le témoin de l'emprise féroce que possède l'argent sur l'esprit humain qui ne peut batir sa vie sans lui. Alors ne jugeons pas ces gens qui trouvent du plaisir dans des broutilles matérielles ou qui se passionnent pour des domaines qui peuvent nous sembler futiles ou inutiles. Rien n'est jamais créé pour rien et l'âme a toujours - TOUJOURS - un dessein qu'elle poursuit caché derrière tel ou tel comportement. Nous sommes quelque part tous lié à la matière d'une façon ou d'une autre. L'important étant, comme je l'ai déjà dit, de la considérer à sa juste mesure et de ne pas établir de dépendance vis-à-vis d'elle. Dav |
|
|
|