| Solomon Kane | Membre | | |
| Posté le 06-09-2005 à 20:16:47
| Voilà une réflexion que l'on retrouve souvent dans les différents enseignements spirituels. L'accès à son Moi intérieur, la révélation de son Etre véritable débarrassé des vicissitudes du mental et de l'égo, ne peuvent s'obtenir que par une prise de conscience essentielle : le "je suis" ne vit que dans l'instant présent. Le passé et le futur ne sont que fantômes et démons qui diffèrent votre droit au bonheur. Les mouvements spirituels officiels ou officieux ayant volonté de réveiller la conscience des gens et de les préparer à l'Ascension reprennent régulièrement cette notion par laquelle tout doit commencer. Moi même m'étant longtemps interrogé sur ce que signifiait ce mystérieux "je suis", j'ai tenté dans le court essai suivant, d'en expliquer de manière simplifiée le mécanisme et l'indispensabilité. Pas d'Eveil sans Présent ! Bonne lecture ! Comment apprendre à vivre l'instant présent? par David Genestal 18h. L’envie me prend d’écrire un paragraphe sur la notion du « Je Suis ». Sur l’importance de reconnaître le moment présent et de vivre selon lui. Toute la spiritualité est basée sur ce principe. C’est le pilier de l’élévation vers son Moi intérieur, l’enseignement quasi fondamental de toute recherche de Soi. Maintenant que j’y repense, je me dis que j’aurai du être plus attentif pendant mes cours de philo au lycée, que finalement, ma prof ne racontait pas que des conneries. Mais en faisant ça, j’échappe déjà au présent et donc au but de ma démonstration. Un comble ! Commençons par essayer d’embrasser la notion de présent. Pour vous qu’est-ce que le présent ? que représente-t-il ? vous allez vous rendre compte que lorsque vous allez essayer de le quantifier, de l’étrécrir entre un début et une fin, il va filer entre vos mains comme le ferait l’eau du torrent. La perception du présent pourrait alors dépendre du placement de ces bornes imaginaires qui fixent le commencement et le terminus. « Mon présent, en ce moment, est la phrase que je suis occupé à prononcer. Mais il en est ainsi parce qu'il me plaît de limiter à ma phrase le champ de mon attention. Cette attention est chose qui peut s'allonger et se raccourcir, comme l'intervalle entre les deux pointes d'un compas. Pour le moment, les pointes s'écartent juste assez pour aller du commencement à la fin de ma phrase ; mais, s'il me prenait envie de les éloigner davantage, mon présent embrasserait, outre ma dernière phrase, celle qui la précédait : il m'aurait suffi d'adopter une autre ponctuation . » (Serge Carfantan pour Philosophie et Spiritualité , leçon 16). Mais ce présent là est illusion. Le véritable présent est celui qui se vit ici et maintenant. Un point temporel infinitésimal qui sitôt pensé appartient déjà au passé. Le présent est un instant bref. C’est ce qui le rend si précieux. Même le passé et le futur appartiennent au présent : le souvenir n’est vivant que parce qu’il est mis en scène par la pensée dans le présent. Il en va de même quand l’esprit cherche à se projeter dans les fantasmes du futur. On cerne donc bien par cette démonstration le pouvoir du présent par rapport à n’importe quel autre moment du temps. Plus dérangeant encore est d’imaginer le temps comme une gigantesque ligne droite parcouru par un petit point brillant avançant continuellement : le présent. Infatigable, il suit le tracé parfaitement rectiligne, fonçant vers l’avenir avec une confiance conquérante. Le présent est un élément mobile sur l’échelle du temps éclairant le futur au fur et à mesure de sa progression. Cela suppose donc qu’il sait où il va et que l’avenir est par conséquent déjà défini, ce qui élimine la causalité de l’équation qu’elle forme avec l’espace et le temps dans la résolution de l’énigme de l’existence. Mais je m’éloigne de ma problématique du jour. Nous voyons donc que vivre l’instant présent, selon le principe de la célèbre devise Carpe Diem nécessite une concentration extrême pour savoir en retirer tous les bienfaits. « Le présent du présent réside dans mon attention. Le présent du présent tient dans ma Présence. Seul le Présent de l’Être existe. » ( Philosophie et Spiritualité ). Il n’y a que dans ce moment présent que le Moi peut se manifester. La difficulté réside à rester focalisé sur le présent. Observez-vous au cours d’une journée et voyez comme expérimenter cette notion est difficile. Soyez honnête et réalisez combien de fois vous vous écartez du présent pour vous échapper vers vos souvenirs ou vers des scénarii d’avenir. Vous passez absent. Vous êtes parti ailleurs, à l’opposé du maintenant. « Nous ne pensons presque point au présent; et, si nous y pensons, ce n'est que pour en prendre la mesure pour disposer de l'avenir. Le passé et le présent sont nos moyens; l’avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais ». Et si le présent est synonyme de quiétude, s’en échapper est source d’inquiétude. « La plus grande partie de la souffrance humaine est inutile. On se l'inflige à soi-même aussi longtemps que, à son insu, on laisse le mental prendre le contrôle de sa vie .» disait Eckhart Tollé dans son ouvrage Le pouvoir de l’instant présent et la souffrance. C’est une démarche, une manipulation du mental pour asseoir sa domination. Et le contexte de nos sociétés modernes axées sur la consommation et la productivité ne fait qu’aggraver les choses. L’homme court après son passé ou après son avenir, échappant au bienfait du présent, occultant littéralement l’importance de cet instant qui le délie du stress quotidien qu’il a fini par se fabriquer. L’être humain court éperdument après des illusions dans lesquelles il croit distinguer le bonheur. Non seulement il rate le présent mais de surcroit il introduit la plus perverse des notions : le conditionnel. Regardant en arrière, il déplore : « ah si j’avais été plus concentré, je n’aurais pas fait cette erreur au travail ». Puis, tentant d’échapper au remord, il projette ses pensées vers le futur. « ah si j’avais assez d’argent je pourrais partir en voyage . » Le temps aidant, l’homme construit son propre malheur. « La meilleure façon d’assassiner le présent, c’est de lui préférer un «si » - le plus névrotique ou le plus rationnel, c’est à choisir ! En effet, comparé avec un si, le présent est insipide et nous ennuie. Il a été vidé de son sens par le seul effet de la comparaison . » ( Philosophie et Spiritualité ) Ainsi nous sabotons nos possibilités d’aspirer au bonheur parce que nous passons notre temps à le différer. La méditation est une excellente technique pour s’initier à savourer l’instant présent. Vivre au présent ne dépend pas de la pensée : il s’agit d’un état. Apprendre à faire le vide, ne plus penser à rien, rester concentré sur sa respiration est un bon exercice pour ressentir le présent. Il faut ré-apprendre à organiser sa pensée jusqu’à finir par la faire disparaître et disposer d’une nouvelle sensibilité exacerbée ouverte sur le présent. Peu à peu les mots envie, désir, regret se rayeront naturellement du vocabulaire. Vous ne serez plus le jouet de vos obsessions et de vos angoisses. Fermez la porte du passé et n’ouvrez pas celle de l’avenir. Voici le paragraphe final de Philosophie et Spiritualité qui ne peut mieux décrire la véritable dimension du « je suis » incarné dans le présent : « Vivre au présent, signifie être, être pleinement là, ici et maintenant, dans le présent vivant, de telle manière que la conscience ne s’accorde plus aucune dérobade dans un ailleurs : occuper le terrain de l’instant dans chaque parole, chaque geste, chaque acte, chaque sourire. La pensée, qui batifole si souvent, doit être ramenée au maintenant pour se libérer de sa propre fantaisie, se condenser en acte et se donner avec amour. Habiter le présent, ne signifie en aucune manière, fuir et nier tout désir et toute volonté. Habiter le présent, c’est inscrire tout désir et toute volonté dans l’être du maintenant. Pas de dispersion, de divertissement, pas de fuite : une concentration intense qui brûle comme Passion : un Eveil plus riche et plus élevé que le regard borné et préoccupé de la vigilance. Dans l’Eveil, il n'y a ni inconstance, ni inquiétude, il n’y a jamais d’ennui. Il y a la Force contenue qui accomplit ce qui doit être fait, au moment où cela doit être fait, une Force qui ne néglige rien et se donne entièrement à tout ce qu’elle manifeste. La Présence ne connaît jamais l’ennui, car elle est par elle-même ouverture, elle est la disponibilité de la Vie qui fait que chaque instant est neuf, riche et plein d’intérêt. Ce n’est pas l’abandon inconscient à l’instant dans la torpeur de la Nature qui fait la vie dans le présent, mais un recueillement conscient dans le maintenant. C’est ce que l’hédonisme postmoderne est incapable de comprendre. Vivre au présent est un art et un art qui implique un travail sur soi. Ce n’est pas l’avidité d’une consommation, mais une spiritualité vivante . » Ce qui se passe à cet instant est extraordinaire. Car vous prenez conscience de ce que signifie réellemnt le « je suis ». Il ne fait en effet pas appel à une notion d’identité, ni à une question d’emplacement dans l’espace ou le temps. Il vous interpelle en tant qu’Etre existant. « Je suis » est l’expression consacrée de votre Moi intérieur, la donnée immuable avec vous ici et maintenant. Arnaud Desjardins, à la faveur d’une métaphore, l’a comparé à un écran de cinéma. Ecoutons-le : « Pendant la projection d’un film, les séquences défilent sur l’écran, sans qu’on puisse jamais voir ce dernier. Or, sans l’écran, il n’y aurait pas d’image. Cet écran invisible est le support immuable, immaculé, l’élément de permanence et de continuité. Et c’est le film lui-même qui masque l’écran, qui le soustrait à nos regards. Par ailleurs, l’écran ne peut être en rien affecté ou modifié par les péripéties du film. Il n’est ni éraflé par les balles pendant un film de guerre, ni mouillé à la fin d’un film de naufrage . » Cette notion du « je suis », si difficile à saisir la première fois qu’on en entend parler est pourtant cruciale à qui est sur le chemin de l’Eveil. Car celui qui parvient à échapper aux spectres du passé et aux sirènes du futur, celui qui décide de ne se concentrer que sur le présent, celui-là permet à son âme de remonter à la surface en portant sur ses ailes de lumière son Moi véritable ou Moi divin. Celui qui prend conscience de la richesse du présent se retrouve à nouveau connecté à la Source divine qui coulera de lui et en lui. Cela avait déjà été évoqué dans la Vie des Maîtres et je ne peux m’empêcher d’en extraire une nouvelle citation pour cloturer ce sujet. « le Je Suis s’exprime par le Moi et il n’est plus permis au Moi de le supprimer. L’intelligence consciente doit désirer et rechercher l’Esprit afin d’en connaître le pouvoir. De cette manière, l’Homme apprend que l’Esprit est l’accomplissement du besoin. Et l’Esprit reçoit son expression suprême quand on lui permet de donner satisfaction aux besoins d’autrui. Les portes qui le retiennent s’ouvrent quand on laisse celui-ci s’écouler vers autrui. C’est la volonté de servir qui ouvre à toutes les réserves illimitées de Dieu et provoque l’épanouissement de l’âme . » Moralité : dépasser définitivement son égo par le fait de vivre le présent tout en se vouant au bonheur des autres nous ouvre les portes du royaume de Dieu. |
| Sol | Membre du conseil | | |
| Posté le 17-10-2005 à 20:31:02
| Bonsoir, Je fais remonter ce message qui date de quelques jours... je ne l'avais pas encore lu. Vivre l'instant présent, quel exploit ! Enfin... le vivre de temps en temps, passe encore, mais vivre chaque seconde intensément tout au long de sa vie, là je dis bravo. C'est sans doute l'aboutissement. Etre ici et maintenant, ça signifie ne plus avoir de désir... Car tout désir est une projection dans l'avenir. Ca signifie aussi ne plus regretter le passé. Et surtout, ça signifie'avoir une confiance infinie en la providence. Savoir au fond de soi que quoique il arrive, ce sera bon pour nous. Même ce qui nous effraie le plus. Ca signifie mettre en application cette magnifique parole de Jésus (laquelle de ses paroles n'est pas magnifique ?) : "Ne vous inquiétez pas pour demain, car demain s'inquiètera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine". Ca me rappelle une anecdote, dont j'ai complètement oublié la source. Deux moines méditaient au bord d'une rivière. Un grand maître passe par-là, et le premier moine lui demande : "Quand serai-je libéré ? _ Il te faudra autant d'incarnations pour être libéré qu'il y a de feuilles sur cet arbre..." Il n'y avait que 5 ou 6 feuilles sur l'arbre, mais cela découragea le moine impatient. Le second demanda à son tour : "Quand serai-je libéré ? _ Toi, il te faudra autant d'incarnations pour être libéré qu'il y a de feuilles sur cet autre arbre, là-bas". L'arbre était très touffu, des milliers de feuilles ! Mais le moine s'écria : "Houra ! Je serai donc libéré un jour !" Et à l'instant-même, il fut libéré... Pourquoi donc ? Parce que le désir nous coupe de l'instant présent. Même le désir le plus sublîme, l'éveil, nous fait oublier le présent. Si on renonce à ce désir... il s'accomplit ! Soledad |
| aleister.c | Inactif | |
| Posté le 08-11-2005 à 16:03:02
| l'on m'a souvent fait remarquer qu'il y a 2 évènements, dans la vie qui font "déconnecter" le cerveau et nous plongent à fond dans l'instant présent: lorsque nous avons un orgasme, et lorsque nous éternuons! c'est marrant, je trouve que ce rapprochement donne un gout désuet à l'orgasme.... passons, je pense que c'est certainement de cela que vient l'importance des pratiques sexuelles dans certaines traditions magiques, je pense biensur a mon homonyme, mais aussi au tantrisme indhou, et plus proche de nous a la wicca qui pratique le sexe rituel je crois.... à quand la secte des adorateurs du poivre, les disciple du rhume des foins etc... bon j'arrete de délirer, et j'y vais aussi de mon histoire de moines (boudhistes) qui insiste sur l'importance de l'instant présent 2 moines se promènent le long d'un chemin, plongés dans la récitation de leurs mantras, lorsqu'une rivière assez turbulente coupe le chemin. une vieille dame est assise, regardant l'autre rive mais n'osant s'aventurer dans l'eau l'un des moines lui demande si elle veut traverser, elle acquièce et avoue sa crainte d'être emportée par le courant, le moine la prend donc sur ses épaules, ils traversent et chacun reprend sa route. plus tard, bien plus tard, l'un des moine demande à l'autre: "pourquoi as-tu fais cela? tu es moine boudhiste, ton statut t'interdit de toucher le corp d'une femme, et non content de le faire il a fallut que tu te débrouille pour glisser ta tête (partie du corp la plus élevée spirituellement chez les boudhistes et donc très digne de respect) entre ses cuisses, tu l'a aussi prise par la main, tu lui a dis des paroles gentilles et douces alors que notre religion nous commande de garder nos distances d'avec les femmes... etc etc etc... et l'autre moine de répondre: j'ai porté cette pauvre femme pendant 5 minutes, et depuis je suis plongé dans la récitation de mes mantras, j'ai porté le fardeau de son corp pendant 5 petites minutes, et depuis je porte en mon coeur la joie de chanter des chansons sacrées, et toi, depuis plus d'une heure tu porte toutes ces pensées pesantes? depuis plus d'une heure, tu te torture toi même avec toutes ces questions inutiles, au point que tu en oublie de contempler le coucher du soleil , qui est pourtant juste devant nous, et si magnifique? notre religion nous commande avant tout de savourer le présent, et toi tu te torture avec un passé qui n'est même pas le tien? alors puisqu'il faut vraiment parler du passé, il y a une heure, lors de la traversée de cette rivière, j'ai savouré l'opportunité de montrer ma gentillesse envers quelqu'un de moins chanceux que moi, quelqu'un de faible et torturé par la peur, j'ai saisi l'opportunité d'exprimer ma compassion envers autrui, et depuis ce temps, je savoure le fait d'être léger, et de n'avoir rien d'autre a porter que mon petit sac et moi-même..... et maintenant je savoure ce coucher de soleil qui s'offre à nous..... mais c'est un fait, je ne suis ni un moine, ni constament enrhumé, ni rocco sifredi , mais je me travaille, ce qui peux nous aider dans ce sens , c'est ce que j'appelle les petits bonheurs, par exemple, la je lève les yeux et je vois par la fenêtre le vent qui souffle dans les arbres, le ciel est bleu, les couleurs si vives de l'automne sont merveilleuses, c'est très simple mais c'est beau.... j'apprécie... et pour les plus butés (dont je fais parfois partie, donc ne vous vexez pas) voici une liste de petit bonheurs dans laquelle on peut trouver la jouissance du présent: un bon moment entre pote un but marqué par votre joueur de foot préféré un bon morceau de fromage, une part de gateau dégoulinante de miel un verre de vin, un verre d'eau en été après une longue randonnée sous le soleil, un feu de bois, un sourire de la jolie postière , un morceau de musique un pétard de pur manali alors qu'on a rien fumé depuis plus d'un mois un arc en ciel un oiseau qui s'envole une douche bien chaude avec du savon qui sent bon la cote de popularité de sarkozy en baisse et plein d'autres choses encore je laisse a chacun le soin de continuer cette liste non exhaustive rico... |
| Mallory | All you need do, is touch a star... | Inactif | |
| Posté le 08-11-2005 à 20:54:47
| Le rire d'un enfant qu'on chatouille, Les blagues d'un veil oncle taquin Un beau rêve nocturne empli de brume et de mystère, Un baiser dans le creux du coup Les belles joues rouges d'un enfant qui rentre de jouer dehors l'hivers. gratter la gale bien croutée d'un bobo qu'on s'est fait (Je sais pas pourquoi mais c'est un irrésistible!) |
| arcane | introspection | Membre du conseil | | |
| Posté le 01-09-2006 à 08:19:12
| hello Vivre le moment présent c'est bien un domaine où je m'applique à le faire mais avec difficulté. C'est accepter de ne pas penser forcément à l'avenir être sur ici et maintenant. D'ailleur ce que j'écris maintenant sera du passé dès que je fermerai ce message. Et toujours ce sacré saint "lacher-prise" qui turlupine mon cerveau attentif. Apprécier la beauté du ce monde c'est garder son coeur d'enfant des fois je me demande où il est passé. chat de jade.....
-------------------- la vérité est comme une boule de discothèque impossible de la voir en entier en une fois |
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