A neuf mois de la conférence de Copenhague, où la communauté internationale s'est fixé un ultime rendez-vous pour s'accorder sur un plan de réduction des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, rien ne garantit qu'un accord sera trouvé. C'est dans l'espoir de conjurer un possible échec que près de 2 000 scientifiques, parmi lesquels les plus éminents climatologues mondiaux, se sont réunis du 10 au 12 mars dans la capitale danoise.
Suivez l'information en continu, accédez à 70 fils de dépêches thématiques. Abonnez-vous au Monde.fr : 6€ par mois + 30 jours offerts Sur le même sujet Une étude de chercheurs de l'université de Stanford détaille les faiblesses du Mécanisme de développement propre, dispositif central du protocole de Kyoto. Eclairage A New York, les anti-Kyoto dénoncent "l'alarmisme environnementaliste" Infographie Evolution des précipitations pour 1 °C de plus Vidéo Les glaciers de la péninsule Antarctique menacés Chat "La politique environnementale de Bush consistait à satisfaire le lobby énergétique" Thématique Ils se bougent pour la planète Edition abonnés Dossier : La pollution high-tech
"Imaginez un avion dont la probabilité d'arriver à destination est de 10 %. Monteriez-vous à bord ? Evidemment non..." Stefan Rahmstorf, de l'Institut de recherches de Potsdam sur le climat, aime bien cette métaphore pour expliquer ce qui est en train de se passer : depuis le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), publié en 2007, il est certain, à 90 %, que l'homme est à l'origine de la transformation du climat qui menace les grands équilibres planétaires.
Or tout se passe comme si les gouvernements s'interrogeaient encore sur la possibilité d'embarquer dans cet avion promis à la catastrophe. A Copenhague, la communauté scientifique a voulu démontrer une dernière fois, avant la fin des négociations, que le doute n'était plus permis. "Nous avons accumulé beaucoup de données depuis le dernier rapport du GIEC, en 2007. Nous voulons que les gouvernements décident en connaissance de cause", a expliqué Katherine Richardson, de l'université de Copenhague, l'une des neuf universités à l'origine de cette initiative.
Les conclusions du GIEC s'appuient sur des données datant au mieux de 2005. Compte tenu de la lourdeur de cette organisation, qui réunit 2 500 chercheurs de 130 pays et dont l'ensemble des publications est soumis au consensus, le prochain rapport ne paraîtra pas avant 2014. Or "les dernières observations confirment que le pire des scénarios du GIEC est en train de se réaliser. Les émissions ont continué d'augmenter fortement et le système climatique évolue d'ores et déjà en dehors des variations naturelles à l'intérieur desquelles nos sociétés et nos économies se sont construites", a affirmé le comité scientifique de la conférence. Les prévisions du GIEC anticipent une hausse des températures comprises entre 1,1 °C et 6,4 °C à la fin du siècle par rapport à la période préindustrielle.
Stefan Rahmstorf a présenté une étude selon laquelle le niveau des océans pourrait augmenter dans une fourchette de 75 cm à 190 cm d'ici à 2100. Soit bien au-delà des prévisions du GIEC allant de 18 cm à 59 cm. Celles-ci - et le GIEC avait pris soin de le souligner - ne prenaient pas en compte l'évolution des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique. Or leur rôle serait en réalité majeur, au travers de la fonte des glaces mais surtout de leur "écoulement" dans la mer. "Ce phénomène est beaucoup plus massif et beaucoup plus rapide que nous ne le pensions", confirme Eric Rignot, professeur à l'UC Irvine en Californie.
Lucka Kajfez Bogataj, de l'université de Ljubljana (Slovénie), a épluché l'ensemble des études climatiques parues dernièrement. Elle conclut sans hésiter : "L'impact du réchauffement est plus précoce et plus rapide que prévu." Entre 1990 et 2006, le monde a connu les treize années les plus chaudes depuis 1880, qui marque le début de l'ère industrielle, cite-t-elle en exemple.
Spécialiste des écosystèmes, Andreas Fischlin, de l'Institut fédéral de technologie de Zurich, va dans ce sens : "Les écosystèmes stockent 25 % des émissions mondiales de carbone. Cette capacité de stockage devrait culminer vers 2050, avant que les écosystèmes fragilisés par le réchauffement ne se mettent à leur tour à relâcher du CO2 dans l'atmosphère aggravant ainsi le phénomène. Ce problème est beaucoup plus important que nous ne le pensions il y a cinq ans."
Ce que les scientifiques ont baptisé des tipping points, soit des seuils au-delà desquels les conséquences du réchauffement deviennent irréversibles et incontrôlables, pourraient être plus bas. "Nous pensions que la survie des ours polaires serait menacée à partir d'une hausse des températures de 2,8 °C, il est probable que cela soit déjà vrai à partir de 1,5°C", avance M. Fischlin.
La richesse des hotspots ("points chauds" de la biodiversité, ces régions qui concentrent quantité d'espèces rares ou endémiques, serait en danger à partir d'un réchauffement de 1,6 °C. "Les nouveaux modèles dont nous disposons nous montrent que beaucoup de seuils de rupture se trouvent dans la bande des 2 °C à 3 °C. Et qu'il faudrait mieux garder une distance de sécurité pour ne pas risquer de s'en approcher", poursuit le chercheur. Sir Nicholas Stern, auteur du célèbre rapport sur "l'économie du changement climatique", a indiqué que "le coût de l'inaction sera supérieur à ce qu'il avait présenté en 2006".
Présent à Copenhague, le président du GIEC, Rajendra Pachauri, n'est pas sorti de son devoir de réserve mais, à neuf mois de l'échéance, il a jugé "utile que cette conférence rappelle aux politiques qu'il existe une crise plus grave que la crise économique". James Hansen, le célèbre climatologue de la NASA qui fut l'un des premiers à alerter en 1988 sur les dangers du réchauffement, a été plus direct : "Il faut que l'opinion soit sûre d'une chose. Les scientifiques sont clairs. Il n'existe pas de grosses incertitudes sur le film qui est devant nous. Et les politiques ne peuvent pas s'abriter derrière de prétendues inconnues pour ne pas agir." En clair, les scientifiques ont fait leur travail. Aux politiques maintenant de faire le leur. Laurence Caramel Article paru dans l'édition du 14.03.09.
Cela fait 4 ans que ce sujet existe me demande vraiment, si les hommes sont capable de voir une fois à long terme et non toujours à court terme.
le chat
Edité le 15-03-2009 à 11:19:27 par arcane
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la vérité est comme une boule de discothèque impossible de la voir en entier en une fois
piece_of_infinity
Membre du conseil
Posté le 11-08-2009 à 19:31:53
Je dois bien l'avouer, je n'ai pas pris le temps de lire l'entier des posts écrits à ce sujet, vu leur ampleur...
Je vous recommande de regarder Une vérité qui dérange VS La grande arnaque du réchauffement climatique . D'après plusieurs chercheurs interviewés dans ce documentaire, ces périodes de réchauffement auraient déjà été connues par le passé alors que la société industrielle n'était pas ou peu développée. Le réchauffement, lui, se produirait en ce moment non seulement sur Terre mais aussi au niveau du système solaire.
Je tiens à dire que je ne suis pas pour déresponsabiliser l'homme quand il s'agit de détruire l'environnement (comme la déforestation dans la forêt amazonienne ou encore l'extinction d'espèces,...) mais apparemment, la seule vraie raison de rendre responsable uniquement l'homme de ce problème - il peut bien l'être mais pas en majorité - c'est de créer des taxes sans arrêt plus fréquentes et élevées pour que les bénéficiaires se remplissent les poches... Tout comme pour le tabac, ce n'est pas ça qui va réellement changer. Idem pour les organisations se prétendant écologiques comme la WWF et qui bouffe l'argent qu'on souhaite distribuer en faveur des peuples natifs ou de l'environnement. De plus, avec le projet HAARP, beaucoup soupçonnent les États-Unis d'avoir déjà créé des catastrophes naturelles à divers endroits pour ensuite proposer leur "aide" aux populations démunies (sous-entendu sous réserve d'intérêts exhorbitants...). J'avais vu un documentaire à ce sujet mais je ne me souviens malheureusement pas de son nom (je crois que c'était justement sur le projet HAARP lui-même de manière générale).
Enfin, pour en revenir au sujet, paradoxalement, il y aurait un retard inexpliqué au niveau des "taches" solaires (qui sont des zones plus froides). Voici un article qui fait référence au fait que des chercheurs auraient trouvé la raison de ces retards. Je préfère vous laisser libre de juger par vous-mêmes étant donné que je ne comprends pas tout ce qui est expliqué...
Mais l'impact concret est que ça pourrait impliquer pour la Terre une période de refroidissement, certains parlent même d'une ère glaciaire.
Alors peut-être que ce que vous avez retranscrit précise ces informations antagonistes. Est-ce que qqn aurait des précisions quant à savoir si nous nous dirigeons plutôt vers un réchauffement (et une désertification de certains endroits ainsi que la fonte des glaciers, montée des océans,...) ou alors vers un refroidissement ou une ère glaciaire ? Parce qu'apparemment, même les chercheurs ne s'entendent pas à ce sujet...
PS : si ça vous intéresse, vous trouverez d'autres documentaires sur les changements climatiques sur le premier lien.
Edité le 11-08-2009 à 19:39:44 par olddemon
astya
Membre
Posté le 14-08-2009 à 11:08:51
olddemon a écrit :
Je dois bien l'avouer, je n'ai pas pris le temps de lire l'entier des posts écrits à ce sujet, vu leur ampleur...
Je vous recommande de regarder Une vérité qui dérange VS La grande arnaque du réchauffement climatique . D'après plusieurs chercheurs interviewés dans ce documentaire, ces périodes de réchauffement auraient déjà été connues par le passé alors que la société industrielle n'était pas ou peu développée. Le réchauffement, lui, se produirait en ce moment non seulement sur Terre mais aussi au niveau du système solaire.
Je tiens à dire que je ne suis pas pour déresponsabiliser l'homme quand il s'agit de détruire l'environnement (comme la déforestation dans la forêt amazonienne ou encore l'extinction d'espèces,...) mais apparemment, la seule vraie raison de rendre responsable uniquement l'homme de ce problème - il peut bien l'être mais pas en majorité - c'est de créer des taxes sans arrêt plus fréquentes et élevées pour que les bénéficiaires se remplissent les poches... Tout comme pour le tabac, ce n'est pas ça qui va réellement changer. Idem pour les organisations se prétendant écologiques comme la WWF et qui bouffe l'argent qu'on souhaite distribuer en faveur des peuples natifs ou de l'environnement. De plus, avec le projet HAARP, beaucoup soupçonnent les États-Unis d'avoir déjà créé des catastrophes naturelles à divers endroits pour ensuite proposer leur "aide" aux populations démunies (sous-entendu sous réserve d'intérêts exhorbitants...). J'avais vu un documentaire à ce sujet mais je ne me souviens malheureusement pas de son nom (je crois que c'était justement sur le projet HAARP lui-même de manière générale).
Enfin, pour en revenir au sujet, paradoxalement, il y aurait un retard inexpliqué au niveau des "taches" solaires (qui sont des zones plus froides). Voici un article qui fait référence au fait que des chercheurs auraient trouvé la raison de ces retards. Je préfère vous laisser libre de juger par vous-mêmes étant donné que je ne comprends pas tout ce qui est expliqué...
Mais l'impact concret est que ça pourrait impliquer pour la Terre une période de refroidissement, certains parlent même d'une ère glaciaire.
Alors peut-être que ce que vous avez retranscrit précise ces informations antagonistes. Est-ce que qqn aurait des précisions quant à savoir si nous nous dirigeons plutôt vers un réchauffement (et une désertification de certains endroits ainsi que la fonte des glaciers, montée des océans,...) ou alors vers un refroidissement ou une ère glaciaire ? Parce qu'apparemment, même les chercheurs ne s'entendent pas à ce sujet...
PS : si ça vous intéresse, vous trouverez d'autres documentaires sur les changements climatiques sur le premier lien.
Effectivement, j'ai eu vent que le réchauffement planétaire serais du au soleil lui même ... j'ai acheté un livre qui parle de ça, je ne sais pas ce qu'il vaut, je dois le lire avant Mais je suis de plus en plus persuadée qu'il y a du vrai a chercher de ce coté la ... décidément olddemon, tu vas presque toujours dans mon sens Une vérité qui dérange VS La grande arnaque du réchauffement climatique J'ai la première vidéo, je dois trouver la 2ème dont j'ai déjà entendu parlé je vais déjà aller voir ton lien
-------------------- Le mal (l'ignorance) est comme une ombre, dépourvue de réalité propre, une simple absence de lumière. Ce n'est pas en se battant contre une ombre ... que l'on peut la faire disparaître. Pour faire disparaître une ombre, il suffit d'amener la lumière.
Abraxas
Membre du conseil
Posté le 02-07-2012 à 21:31:35
Salut,
Malgrès le fait, et je suis d'accord sur le principe de la remise en cause, que le réchauffement climatique, ne soit pas forcèment liés à l'activité humaine, du moins les scientifiques sont d'accord pour ne pas être d'accord sur le sujet. Il n'en reste que le sujet continue d'alimenter la presse, et c'est le but de ce post que de documenter les différentes nouvelles sur le sujet.
Citation :
Quelques mesures simples permettraient de limiter le réchauffement climatique Le Monde.fr | 13.01.2012 à 10h47 • Mis à jour le 13.01.2012 à 10h47
Les suies jouent un rôle important dans l'augmentation des températures. | AFP/BORYANA KATSAROVA Eviter plusieurs millions de morts prématurées chaque année tout en permettant de "gagner" un demi degré de réchauffement climatique à l'horizon 2050, ainsi qu'en améliorant la sécurité alimentaire mondiale ? Le tout grâce à la mise en œuvre de seulement quatorze mesures simples et techniquement, comme financièrement, abordables - ne concernant pas, de surcroît, le dioxyde de carbone (CO2) ? Ce n'est pas une plaisanterie, mais la conclusion d'une vaste étude internationale et pluridisciplinaire, publiée vendredi 13 janvier dans la revue Science.
Il n'y a nul tour de magie. Mais l'estimation des bénéfices climatiques, économiques et sanitaires de la limitation des émissions de deux produits des activités humaines : le méthane (CH4) d'une part et les suies d'autre part, ces poussières noires en suspension dans l'atmosphère, issues des combustions incomplètes. Le méthane est, outre un puissant gaz à effet de serre, le précurseur chimique de l'ozone (O3) troposphérique, qui joue un rôle non négligeable dans le réchauffement climatique et dégrade localement la qualité de l'air.
Quant aux suies, elles sont principalement émises dans les grands pays émergents comme l'Inde et la Chine. Elles sont largement issues des fourneaux fonctionnant au charbon, au bois et à d'autres combustibles traditionnels. Ces suies jouent un rôle important dans l'incidence de maladies respiratoires et cardiovasculaires de même qu'elles absorbent l'énergie solaire qu'elles reçoivent, jouant ainsi un rôle certain dans l'augmentation moyenne des températures.
QUATORZE MESURES SUR QUATRE CENTS
"Nous avons essayé de simuler, de la manière la plus réaliste possible, les effets du déploiement des technologies disponibles qui permettent d'améliorer à la fois la qualité de l'air et d'avoir un impact positif sur le climat", explique le climatologue Drew Shindell, chercheur au Goddard Institute for Space Studies et premier auteur de l'étude. Outre de jouer sur les deux aspects - santé publique et climat - l'intérêt de la démarche est que les deux polluants ciblés ont un temps de résidence faible dans l'atmosphère, au contraire du CO2 qui y demeure un siècle au moins. Si l'on cesse de les émettre, leur concentration atmosphérique décroît très vite et les effets bénéfiques sont rapidement sensibles.
Les auteurs ont d'abord introduit dans leurs modèles de simulation quatre cents mesures permettant de réduire toutes sortes d'émissions polluantes. Ils en ont retenu quatorze, les plus rapidement et fortement efficaces : toutes concernent la réduction des émissions de CH4 et de suies. En particulier : le déploiement de systèmes de récupération du méthane dans les mines de charbon ou les installations pétrolières, l'amélioration des réseaux de transport de gaz naturel, la gestion des effluents du bétail, le drainage régulier des rizières (culture très émettrice de méthane), la généralisation des filtres à particules dans les véhicules diesel, le remplacement des fourneaux traditionnels ou le bannissement de la culture sur brûlis...
GAGNER DU TEMPS
La limitation des émissions de suies a surtout un effet sanitaire fort. L'ozone troposphérique issu du méthane a pour sa part un effet important sur les rendements agricoles. Au total, les chercheurs estiment que si les quatorze mesures sélectionnées étaient scrupuleusement appliquées, ce seraient 700 000 à 4,7 millions de morts prématurées annuelles qui seraient évitées, principalement en Chine et en Inde. Par rapport à aujourd'hui, le monde ne se réchaufferait "que" de 0,8 °C d'ici à 2060, contre 1,3 °C anticipé... Dans le même temps, les gains de rendements agricoles permettraient une production mondiale annuelle - toutes cultures confondues - accrue de 35 millions de tonnes, à 135 millions de tonnes... Les marges d'incertitudes sont importantes mais les chiffres sont énormes.
"Il faut vraiment distinguer plusieurs problèmes qui sont un peu mélangés dans la présentation habituelle des enjeux climatiques, rappelle toutefois le climatologue français Hervé Le Treut, qui n'a pas participé à ces travaux. Le CO2 joue un rôle majeur à long terme à cause des quantités énormes qui sont émises et de sa longue durée de vie: il n'y a pas d'alternative à la réduction des émissions de CO2 si l'on veut se protéger d'un réchauffement de 4 °C ou plus, d'une fonte du Groenland ou de l'Antarctique qui se prolonge dans les siècles prochains."
En d'autres termes, les propositions de Drew Shindell sont surtout, comme les auteurs le rappellent eux-mêmes dans leur étude, un moyen de gagner du temps. Car il y a "une crainte forte et justifiée", poursuit M. Le Treut, que "la diminution des émissions de gaz qui restent moins longtemps dans l'atmosphère ne soit vue comme un substitut possible à la diminution du CO2".
-------------------- Carita bene ordonata incipit a se met ipso
Abraxas
Membre du conseil
Posté le 04-07-2012 à 07:46:29
Citation :
Les coraux de la mer des Caraïbes en sursis 09.04.12 | 16:14 | LE MONDE Frédéric Saliba (Mexico, correspondance)
Région de la station balnéaire de Cancun, au Mexique. AP/SEAN SHELTON L'immense récif corallien méso-américain, la deuxième plus grande barrière de corail au monde après celle de l'Australie, est en péril. Cette merveille de la nature, qui longe sur plus de 1 000 kilomètres les côtes du Mexique, du Belize, du Guatemala et du Honduras, est menacée par le changement climatique. Un audit écologique que vient de publier Healthy Reef Initiative (HRI), en collaboration avec une quarantaine d'organisations civiles et gouvernementales, dont World Resources Institute (WRI), tire le signal d'alarme sur l'échec des mesures de protection de cet écosystème exceptionnel, pilier de l'économie régionale.
Depuis la côte, la barrière de corail forme toujours une fine dentelle sur la mer turquoise des Caraïbes. Mais, sous l'eau, "30 % des coraux sont aujourd'hui dans un état critique, contre seulement 6 % il y a trois ans", précise Marisol Rueda, coordinatrice au Mexique de HRI. En 2011, cette ONG avait déjà publié un rapport décrivant "la santé écologique du récif méso-américain" dans les quatre pays concernés. Bilan : seul 1 % des coraux étaient en "excellente condition" même si leur surface globale avait augmenté de 13 % à 19 % entre 2006 et 2009. Pis, le développement des algues a presque doublé (10 % à 18 %), empiétant sur le récif.
MOYENS INSUFFISANTS
Les conclusions de l'audit, publiées il y a quelques semaines, sont encore plus préoccupantes. "Les moyens mis en place pour la conservation du récif sont loin d'être suffisants face à l'ampleur de la détérioration des coraux", souligne Mme Rueda, qui déplore l'absence de politiques communes entre les quatre pays. Selon le travail coordonné par HRI, le Belize fait néanmoins figure de bon élève avec une note globale de 3,3 sur 5 contre 2,2 pour le Guatemala, 2,7 pour le Mexique et le Honduras.
Le réchauffement climatique est montré du doigt. "La hausse de la température de l'eau de mer - entre 1,5 °C et 2 °C à certaines périodes de l'année - provoque le blanchissement des récifs, explique Roberto Iglesias, chercheur à l'Université autonome du Mexique (UNAM). Sous l'effet de la chaleur, le corail expulse la zooxanthelle, une algue unicellulaire microscopique qui vit en symbiose avec lui, l'alimente et lui donne ses couleurs. Sans elle, le récif blanchit et peut mourir."
Alors que l'Amérique centrale n'émet que 0,5 % des gaz à effet de serre mondiaux, selon les chiffres des Nations unies, la région est frappée de plein fouet par les conséquences du changement climatique. Le rapport HRI confère une note moyenne (2,5 sur 5) aux actions de lutte des quatre pays contre l'élévation des températures. "Difficile d'agir sur les émissions mondiales de CO2, mais les autorités pourraient se mobiliser contre les autres conséquences néfastes sur l'environnement de l'activité humaine", milite Mme Rueda.
Et c'est bien là que le bât blesse, selon le rapport HRI : si les secteurs de la recherche et de l'éducation obtiennent une bonne note moyenne dans les quatre pays, (3,9 sur 5), il n'en est pas de même concernant les politiques de traitement des eaux usées (2,3). "Localement, il manque cruellement d'usines d'épuration efficaces, surtout dans l'Etat du Quintana Roo, au sud du Mexique, qui concentre le plus de population, explique Marisol Rueda. L'eau, rejetée à la mer, n'est pas assez décontaminée."
CRÉER DES AIRES MARINES PROTÉGÉES
Plusieurs pistes sont possibles afin de rectifier le tir : la création d'aires marines protégées ; une pêche respectueuse de l'environnement ; la gestion des zones côtières et la participation du secteur touristique dans la protection de la biodiversité.
"Tout l'écosystème est menacé puisque le corail héberge une multitude d'autres organismes vivants", avertit Lorenzo Alvarez, coordinateur scientifique de HRI. Entre 2006 et 2009, le nombre de poissons herbivores a diminué de moitié. "Ces espèces sont essentielles au corail en mangeant les algues qui envahissent son espace", explique le biologiste. Le constat est identique pour les poissons comme le mérou et nombre de crustacés.
Cette crise écologique est devenue une menace économique : 20 % des habitants de l'Etat de Quintana Roo vivent directement de la pêche ou du tourisme. Dans les trois autres pays, ce chiffre se situe entre 5 % et 10 %. "Les pêcheurs se plaignent que la quantité et la taille des poissons diminuent puisque la chaîne trophique est déréglée", s'inquiète Marisol Rueda.
La mort annoncée de la biodiversité corallienne ? "Non, si nous agissons vite", répond la responsable de HRI Mexique, qui se félicite de l'attention portée par les autorités à son rapport. Depuis sa publication, les réunions se multiplient avec la Commission mexicaine de l'eau (Conagua). Et une nouvelle initiative prometteuse a été lancée fin février au Mexique : l'Alliance Kanan Kay. "Elle rassemble trente-six institutions gouvernementales, académiques et civiles, toutes mobilisées afin d'améliorer la protection de la barrière de corail, explique Egle Flores, coordinatrice de ce projet qui implique aussi six coopératives de pêcheurs. C'est par l'action commune et concertée de tous les acteurs que nous parviendrons à sauver le récif méso-américain."
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Abraxas
Membre du conseil
Posté le 09-07-2012 à 09:27:34
Citation :
Gaz à effet de serre : le Canada n'atteindra pas son objectif pour 2020 08.05.12 | 19:54 | Le Monde.fr avec AFP
Le Canada avait déjà annoncé en décembre dernier son retrait du protocole de Kyoto. Ici le site d'extraction des sables bitumineux de Fort McMurray, dans la province de l'Alberta, Canada. AFP/MARK RALSTON Les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada sont en passe d'augmenter de 7 % en 2020 par rapport à 2005, et non de diminuer, comme prévu par les modestes objectifs que ce pays s'était donnés, indique un rapport officiel rendu public mardi 8 mai. "Il est peu probable que l'approche adoptée par le gouvernement [...] permette d'atteindre la cible de 2020 du Canada", y note le commissaire à l'environnement et au développement durable, Scott Vaughan.
Le Canada a annoncé en décembre dernier son retrait du protocole de Kyoto, en vertu duquel il était censé réduire ses émissions de GES de 6 % de 2008 à 2012 par rapport au niveau de 1990 un objectif jugé "irréaliste" par le gouvernement du premier ministre conservateur, Stephen Harper.
Auparavant, à la conférence de Copenhague en 2009, le Canada avait indiqué qu'il réduirait ses émissions de 17 % en 2020 par rapport à leur niveau de 2005. Citant les prévisions du ministère de l'environnement, M. Vaughan a déclaré qu'"en 2020, les émissions n'auront pas baissé de 17 % par rapport à 2005. Elles auront augmenté de 7 %".
AUCUN RÈGLEMENT POUR LE PÉTROLE ET LE GAZ
Dans son plus récent plan sur les changements climatiques, le gouvernement canadien estime que les réductions d'émissions du Canada totaliseront 27 millions de tonnes pour la période 2008-2012, soit 805 millions de tonnes de moins que ce qu'il faudrait pour atteindre les objectifs de Kyoto.
Pour atteindre sa cible de 2020, le gouvernement Harper prévoit une "approche sectorielle". Pour l'instant, il a adopté deux règlements pour le secteur des transports, mais encore aucun pour celui du pétrole et du gaz, le secteur de l'économie dont les émissions progressent le plus rapidement.
Les règlements en vigueur devraient contribuer à réduire les émissions de 11 à 13 millions de tonnes d'ici 2020. Pour atteindre la cible, il faudrait que le Canada réduise ses émissions de 178 millions de tonnes additionnelles, souligne le rapport. "Comme il faut plusieurs années pour élaborer des règlements et pour que ceux-ci aient un impact, l'audit a conclu qu'il est peu probable qu'il reste assez de temps pour atteindre la cible fixée au moyen de cette approche", conclut-il.
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Abraxas
Membre du conseil
Posté le 13-07-2012 à 12:43:59
Citation :
La Chine émet bien plus de CO2 qu'elle ne le déclare 14.06.12 | 20:53 | LE MONDE Stéphane Foucart
Vue d'une usine implantée à Yingtan qui pollue la région de Jiangxi, en Chine. REUTERS/CHINA La Chine sous-estime sans doute considérablement ses émissions de gaz à effet de serre. En analysant les statistiques officielles d'émissions de dioxyde de carbone (CO2), publiées chaque année par Pékin, une équipe internationale conduite par des chercheurs de l'Académie des sciences chinoise vient de découvrir que le compte n'y est pas : pour l'année 2010, environ 1,4 milliard de tonnes (Gt) de CO2 manque à l'appel.
La Chine est désormais suspectée d'être le premier émetteur mondial de carbone depuis 2004 ou 2005, et non depuis 2010 comme Pékin le reconnaît officiellement. Quant à la science climatique, elle est également bousculée, puisque certains calculs se sont fondés sur des chiffres d'émissions largement sous-estimés...
Parus lundi 11 juin dans la revue Nature Climate Change, ces travaux ont repris les statistiques provinciales brutes, avant leur agrégation par l'Office national des statistiques chinois. Pour l'année 2010, ce dernier parvient à un total de 7,693 Gt de CO2 issues de la consommation énergétique du pays ; les chercheurs parviennent, de leur côté, à 9,084 Gt de CO2. La différence est appréciable : elle équivaut aux émissions du Japon.
"Depuis plusieurs années, on se doutait bien qu'il pouvait y avoir une marge d'erreur d'environ 20 %, commente Corinne Le Quéré, spécialiste du cycle du carbone et directrice du Tyndall Centre (université d'East Anglia, Royaume-Uni). Cette étude, qui suggère un écart d'environ 17 %, est un choc : elle montre qu'on se situe dans la fourchette la plus haute de la marge d'erreur."
ÉMISSIONS DUES À LA COMBUSTION ET AU TRAITEMENT DU CHARBON
La principale source d'erreur identifiée par les chercheurs est l'inventaire des émissions dues à la combustion et au traitement du charbon. Les provinces chinoises en déclarent bien plus que le total présumé, calculé et mis en avant par Pékin. L'autre grande source d'erreur est la mauvaise prise en compte de la consommation d'énergie par le secteur manufacturier.
Pourquoi autant d'écart ? Les chercheurs ceux qui sont rattachés à l'Académie des sciences chinoise risquent leur carrière en publiant ce genre de décryptage écrivent dans la revue que "les départements des statistiques, en Chine, ne sont pas des agences politiquement indépendantes".
"Elles sont souvent mises sous pression par d'autres agences gouvernementales, ajoutent-ils, pour fournir des données statistiques qui "correspondent" à des motivations politiques différentes."
Alors que les autorités locales tendraient à surévaluer les émissions pour afficher la croissance économique la plus forte, Pékin tendrait au contraire à les minimiser pour faire bonne figure dans les négociations climatiques... Du coup, explique Mme Le Quéré, "les émissions réelles chinoises se situent au-dessus des chiffres officiels, mais peut-être au-dessous de la somme de ce que déclarent les provinces".
L'affaire ne se résume pas à une simple question d'affichage et de politique. Elle touche aussi à la science. Et, en particulier, à un exercice important mené ces dernières années par la communauté scientifique : l'évaluation de l'efficacité des puits de carbone c'est-à-dire la capacité de la biosphère et des océans à absorber une partie des émissions anthropiques.
"NOUS DEVRONS REPRENDRE LES CALCULS"
L'exercice semble a priori simple : il s'agit de comparer le CO2 qui se retrouve stocké dans l'atmosphère à la quantité totale émise par l'homme... Encore faut-il avoir les bons chiffres. A en croire les chercheurs, entre 2007 et 2010, ce sont ainsi quelque 4,3 Gt de CO2 qui ont été peut-être émises par la Chine sans avoir été déclarées et comptabilisées.
"Nous devrons sans doute reprendre les calculs que nous avions menés dans le cadre du Global Carbon Project [un consortium scientifique chargé d'évaluer l'efficacité des puits de carbone]", avance Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE) et membre du consortium.
Le Global Carbon Project notait, dans ses dernières publications, une très légère érosion de la capacité des systèmes naturels à éponger les émissions humaines. Avec la révision à la hausse des émissions chinoises, cette érosion faible, mais de bien mauvais augure pourrait n'être qu'un artefact.
"Cela ne changera sans doute pas grand-chose, tempère pour sa part Mme Le Quéré, puisque nous calculons des tendances sur cinquante ans, alors que les écarts qui sont ici mis en évidence concernent essentiellement les cinq dernières années..."
"La principale leçon de ces travaux est qu'on ne peut pas croire, pour la Chine mais aussi pour la plupart des pays émergents, les chiffres officiels d'émissions, explique M. Ciais. Cela implique de ne pas s'en tenir à la quantité de combustibles fossiles utilisés, mais d'avoir des systèmes de mesures du CO2 émis dans chaque pays."
Vouloir réduire les émissions de gaz à effet de serre sans disposer d'un tel réseau de mesure s'apparenterait, ajoute le chercheur, "à vouloir perdre du poids en surveillant ce que l'on mange mais sans jamais pouvoir se peser pour contrôler l'efficacité du régime auquel on s'astreint".
Un tel réseau de stations de mesure est en cours de déploiement en Europe, sous le nom d'Integrated Carbon Observation System (ICOS).
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